Plateformes : pourquoi il n’est plus urgent d’attendre si vous créez des contenus

Cela fait des années que vous faites comme tout le monde, et je l’ai fait aussi, vous utilisez les plateformes pour créer des contenus.

  • vous publiez vos écrits sur Médium, LinkedIn, Twitter, Mastodon ou Facebook,
  • vous publiez vos photos sur Instagram, Flickr, ou Facebook,
  • vous publiez vos vidéos sur YouTube ou Vimeo,
  • vous publiez vos newsletters sur Substack ou Ghost.

Toutes ces plateformes sont pratiques, vous facilitent la vie et pour la plupart ne vous coûtent rien.

Vous vous dites que c’est bien comme ça, après tout vous êtes créateur de contenus et non webmaster, référenceur SEO, admin system, développeur, web designer, … Alors la technique, non merci, vous laissez ça aux plateformes.

De plus, osons le dire, si c’est gratuit ça vous arrange.

Quais de Seine à Ivry sur Seine – photo (C) JC Dichant

Mais ça c’était avant.

Avant que les plateformes ne décident que leur modèle économique basé sur la publicité et la revente de vos données personnelles était au bout du rouleau.

Avant que les plateformes ne réalisent que les robots et autres services de publication automatisée les desservent. Les contenus se multiplient sans que les interactions ne se multiplient. Or seules les interactions permettent aux plateformes de connaître les centres d’intérêt de leurs utilisateurs, de collecter toujours plus de données, de monétiser toujours plus cher les pubs qu’elles peuvent leur soumettre.

Avant que les plateformes ne subissent, tout comme vous, la hausse vertigineuse des coûts d’exploitation liés aux dépenses énergétiques, aux coûts du stockage, aux besoins de répondre aux différentes régulations, aux besoins de modérer leurs différents espaces.

Avant que les plateformes ne doivent évoluer en intégrant l’intelligence artificielle qui leur coûte des sommes folles à développer.

Alors les plateformes ont décidé.

Elles ont commencé par proposer des abonnements. Pas d’accès à vie sur les plateformes, puisque vous les utilisez chaque jour, seul la formule par abonnement est réaliste.

Elles ont aussi proposé des certifications payantes de votre compte. Twitter a initié cela, les autres suivent.

Elles ont aussi commencer à facturer leurs API, pour limiter la pollution par les robots et autres intégrations applicatives.

Désormais elles coupent même cet accès pour certaines applications tierces qui ont la faveur des utilisateurs. Ce sont autant de données que les plateformes ne peuvent contrôler, autant d’impressions publicitaires qu’elles ne peuvent assurer.

Il suffit de voir comment Twitter a procédé pour comprendre. Du jour au lendemain, la plupart des services de publication automatisée sur Twitter ont cessé de proposer cette fonction. Instagram a toujours beaucoup limité les possibilités de son API. Reddit annonce la fermeture des accès aux applications tierces. C’est parti pour durer.

Pour faire court, les plateformes veulent que :

  • vous les fréquentiez chaque jour,
  • vous ayez toujours plus d’interactions avec les autres utilisateurs,
  • vous suiviez leurs consignes en publiant les formats qu’elles choisissent et non ceux que vous choisissez (ex. les vidéos sur Instagram et non plus les photos),
  • vous utilisiez uniquement leurs applications natives à même de leur fournir les données dont elles ont besoin,
  • et surtout que vous pensiez à payer votre abonnement sans quoi vous perdrez des fonctions dans un premier temps et votre accès dans un second (on y arrive).

Plateformes : pourquoi il n’est plus urgent d’attendre si vous créez des contenus ?

Il n’est plus urgent d’attendre car c’est de la survie de votre présence en ligne dont nous sommes en train de parler.

Si cette présence ne sert pas vos intérêts professionnels, rien de grave. Vous trouverez toujours une plateforme naissante qui vous proposera un accès gratuit illimité pour se développer, avant d’en restreindre les possibilités. Ce moment venu, il vous suffira de recommencer ailleurs en invitant votre audience à vous suivre. Ce qu’elle ne fera pas mais ça, c’est un autre sujet.

Si cette présence en ligne sert vos intérêts professionnels, si c’est votre gagne-pain pour être clair, alors vous devriez déjà avoir un espace bien à vous. Indépendant de toute plateforme. Un espace que vous maîtrisez, dont vous êtes propriétaire.

De tous temps, le propriétaire a toujours eu plus de liberté et de contrôle que le locataire.

Je ne vais pas me lancer ici dans une liste à rallonge des possibilités qui s’offrent à vous pour devenir propriétaire de votre présence en ligne. J’en ai déjà parlé ici, ici et aussi ici.

Je ne vais pas non plus vous dire d’abandonner toutes les plateformes pour vous retrouver seul(e) sur votre blog ou votre galerie photo. Ce n’est pas ce que je fais non plus.

Je préfère vous dire que les plateformes ne doivent plus être que le support sur lequel vous faites connaître vos publications qui, elles, sont hébergées à l’abri sur vos espaces personnels. A l’abri des contraintes, à l’abri des algorithmes, à l’abri des changements de règles, à l’abri des fermetures de compte intempestives.

Que les plateformes ne devraient plus être qu’un moyen (comme un autre) de faire connaître ce que vous faites, et non le lieu unique où vous le faites.

Je n’invente rien, cela fait des années que ce principe existe. Mais face à l’évolution des plateformes c’est d’une prise de conscience générale dont il s’agit, et non plus d’une lubie de quelques-uns, dont moi, qui défendent depuis toujours leur droit à posséder ce qu’ils créent et publient.

 

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