Connaissez-vous la meilleure façon d’avoir une mémoire infaillible ?
De tout retenir, de toujours savoir où et quand vous avez lu, vu, entendu quelque chose ?
Je me suis longtemps posé la question. J´ai longtemps pensé que mon cerveau n'avait pas les bonnes capacités.
Je me trompais.
Notre cerveau n'est pas fait pour tout retenir.
Tout retenir : le problème de la mémorisation
Imaginez un ordinateur dont la taille mémoire serait immense mais dont la capacité de calcul serait faible.
Que pensez-vous qu'il adviendrait ?
Il serait incapable d'utiliser à bon escient tout ce que sa mémoire contiendrait. Cela ne lui servirait à rien.
Pour tout retenir il faut de la mémoire mais cette mémoire ne doit pas mobiliser toutes vos capacités au détriment de la réflexion, de la création, de la pensée (pour en savoir plus, consultez la chaîne Youtube Potion de Vie).
Ce n'est pas le but premier de votre cerveau que de chercher à tout retenir.
Son but premier est de vous permettre de raisonner, de penser, d'imaginer, de créer.
Retenir est secondaire.
“Le cerveau n'est pas fait pour retenir des informations, il est fait pour les utiliser”.
Comment tout retenir : l'exemple de l'ordinateur
Lorsque votre ordinateur doit enregistrer une information pour la mémoriser de façon pérenne, il le fait sous forme de fichier sur un disque dur.
Lorsque ce disque est plein, vous en ajoutez un second.
Ou bien vous augmentez la capacité du premier.
Vous externalisez ainsi les informations à stocker, en les organisant, de façon à pouvoir les retrouver à tout instant, le plus vite possible.
Les informations non persistantes et/ou non pérennes sont elles stockées dans une mémoire RAM (Read Access Memory) qui s'efface lorsque vous éteignez l'ordinateur. Ce ne sont jamais des informations critiques.
Vous devez fonctionner comme votre ordinateur.
Pour ne jamais rien oublier, déléguez
Seuls quelques esprits brillants sont capables de gérer des milliers d'informations sans jamais rien oublier ni mélanger.
Ce n'est pas mon cas, ce n'est peut-être pas le vôtre.
Alors comment faire ?
Il faut déléguer en ajoutant à votre cerveau une mémoire externe.
Être capable de déléguer à un système externe tout ce que vous avez à retenir vous permet de libérer votre cerveau qui n'a plus alors qu'à faire ce pour quoi il est conçu en faisant appel, lorsque c’est nécessaire, à votre mémoire externe.
Historiquement cette mémoire externe se traduit par un carnet et un crayon vous servant à prendre des notes.
La prise de note est la méthode de création de ces notes.
L'organisation des notes est la méthode de stockage et de référencement de ces notes. Dans un carnet c’est vite vu, l’ordre chronologique s’impose. le référencement n’existe pas (pas de table des matières, pas de système de recherche).
De nouveaux outils
De nos jours le carnet et le crayon sont toujours d'actualité, mais de nouveaux outils sont venus les compléter.
Prendre des notes se fait grâce à des applications dédiées, des outils logiciels, des services en ligne.
Le but est de stocker des informations qu'il serait ou complexe ou long de consigner dans votre carnet :
- conserver une citation en la couchant sur le papier est rapide, quelques lignes et le nom de l'auteur,
- conserver un article de plusieurs milliers de mots est plus long.
Il faut donc trouver des outils adaptés.
Les types de solutions à mettre en oeuvre pour tout retenir
J'utilise de nombreux outils pour mémoriser les informations qui me sont essentielles au quotidien.
Je les ai classés en plusieurs catégories.
Les outils de sélection de l'information
Il s'agit d'identifier les bonnes informations, de consulter les bonnes sources, de ne rien manquer sans pour autant y passer vos journées.
Il vous est impossible de tout voir, tout noter, tout enregistrer. Vous êtes soumis à des milliers d'informations différentes chaque jour. Seuls des outils adaptés peuvent vous permettre de consulter les informations essentielles à votre activité ou passion.
Ces outils sont des outils de curation de l'information :
- que d'autres ont préparée pour vous (par exemple une Newsletter thématique),
- que vous avez préparé selon vos besoins (par exemple une sélection de sites web).
Les outils de capture de l'information
Il s'agit d'enregistrer ce qui est pertinent pour vous, ni trop ni trop peu, sous la bonne forme, une fois que vous avez identifié la bonne information :
- conserver un article entier si seul un paragraphe vous intéresse ne sert à rien,
- conserver un fichier PDF de cent pages si une seule vous intéresse ne sert à rien non plus.
Ces outils doivent donc vous servir à collecter une partie de l'information, d'extraire ce qui doit l'être sans en dénaturer ni le sens ni la forme, et de l'envoyer à un outil d'organisation de l'information.
Les outils d'organisation de l'information
Il s'agit de stocker les informations capturées de façon à pouvoir les retrouver.
Le disque dur de votre ordinateur utilise une FAT (File Allocation Table ou table d'allocation de fichiers) pour savoir où est stocké quoi.
Il vous faut un outil capable de faire de même avec vos notes, et une méthode.
Les outils de consommation de l'information
Il s'agit d'interroger votre système de stockage de l'information pour qu'il vous renvoie la bonne information au bon moment.
Cette interrogation suppose une méthode adaptée à vos besoins.
Toutes reposent sur trois principes :
- classer selon un plan adapté,
- indexer ce qui doit l'être,
- rechercher à l'aide de commandes simples.
Une fois que vous avez trouvé la bonne information, il vous faut l'utiliser, la publier sous une forme ou une autre.
Les outils de consommation de l'information doivent donc vous permettre de collecter l'information et de la réutiliser hors du système qui la contient.
Pourquoi chercher à tout retenir ainsi ?
A la lecture de ces lignes, vous pouvez vous demander pourquoi il vous faudrait mettre en oeuvre tous ces outils.
Cela vous semble complexe, long et peut-être même coûteux.
Vous ne pensez pas avoir besoin d'une telle “usine à gaz”.
Et pourtant.
Détenir la bonne information au bon moment est essentiel pour prendre de bonnes décisions.
Certaines informations sont anodines, elles ne changent pas le cours de votre vie.
D'autres sont critiques. Elles peuvent avoir un impact important sur votre vie, vos activités personnelles, professionnelles, associatives.
Je serais incapable de mener à bien mes activités professionnelles si je ne disposais pas d'un système personnel de gestion de l'information, au quotidien. Je n'ai pas la capacité de tout retenir.
Je serais incapable de développer de nouvelles compétences si je ne disposais pas d'un système de gestion de mes apprentissages (n'avez-vous jamais pris de notes à l'école ?).
Je serais incapable de développer ma démarche créative si je ne disposais pas d'un système pour comprendre comment les autres font (quel artiste n'a jamais utilisé de carnet de notes et de recherche ?)
Pour aller plus loin
Cet article a pour but de vous faire prendre conscience que le problème que vous pensez avoir en pensant vos capacités limitées n'est pas le bon problème.
Vos capacités cérébrales ne sont pas limitées.
C'est votre organisation des informations qui l'est.
En adoptant une démarche adaptée, en utilisant les bonnes méthodes, vous pouvez :
- développer de nouvelles compétences grâce à un apprentissage pertinent,
- développer votre créativité grâce à une démarche personnalisée,
- mettre en oeuvre de nouvelles capacités grâce à une meilleure organisation,
- créer plus de valeur pour les autres grâce à une meilleure compréhension de leurs problèmes,
- générer des revenus grâce à vos compétences, vos créations, votre savoir.
Les possibilités sont illimitées.
Je n'ai pas encore fait le tour de tout ce que cette organisation peut m'offrir mais sans elle, je n'en serais pas là aujourd'hui.
Je vous invite à découvrir à votre tour la puissance d'un système d'information personnel, je vous prépare d'autres sujets en complément.
Cet article suscite des questions ? Quelque chose ne vous semble pas clair ? Dites-le moi via les commentaires et parlons-en.
Bonjour J.C,
Je suis vos lettres et autres parutions depuis longtemps mais ne suis jamais intervenue. Cependant, cet article sur le défaut de mémoire résonne particulièrement en moi. Grand merci. Je me sens rassurée car étant hyperactive, cette mémoire me fait défaut depuis le tout début de mes apprentissages. J’ai dû, pour y pallier et acquérir les connaissances nécessaires, faire appel à des moyens mnémotechniques, développer un sens pointu de l’organisation et surtout beaucoup, beaucoup travailler pour, bien souvent, des résultats juste moyens. A la lecture de cet article, je me rends compte que j’utilise toutes les méthodes que vous détaillez. Pour ce qui est de la photographie, je retrouve toujours facilement mes notes, fichiers, etc… Aujourd’hui, je me sentirais moins complexée et continuerais à privilégier mon côté créativité et recherches avec moins de complexe vis à vis de mes collègues qui maitrisent si bien le vocabulaire photographique.
J’apprécie aussi beaucoup vos réflexions sur la gestion du temps.
Il est toujours possible de travailler sa mémoire, mais je me rends compte que le temps à passer pour le gain espéré est mieux investi, pour moi, dans une bonne organisation de ce que je dois retenir, à l’aide d’outils appropriés.
Je privilégie la finalité plus que la méthode en fait.